Une maison en bois ça brûle facilement, c’est plus écologique, c’est plus d’entretien, ça coute plus cher, ça détruit nos forêts…
Voici quelques remarques que l’on entend souvent dans notre métier. Toutes ces affirmations sont-elles justes ? Nous avons trié pour vous le vrai du faux dans la plus grande objectivité possible.
Gain de temps : Oui
La nature même du bois permet un taillage aisé en amont du chantier. L’assemblage sur les chantiers d’éléments préfabriqués en atelier permet de mettre hors d’eau une maison individuelle en moins d’une semaine.
Plus écologique : Oui
La consommation d’énergies grises des matériaux d’une maison en bois est en effet le quart d’une maison en béton.
Il est également économique au quotidien, puisqu’il permet de réduire la facture de chauffage d’un tiers par son caractère isolant.
Brûle facilement : Oui et non
Oui une maison en bois est plus sûre en cas d’incendie, et pourtant elle brûle. Les normes d’aujourd’hui permettent de garantir une stabilité du bâtiment sur des dizaines d’étages. De plus le bois se consume très lentement et donc, même si la maison brûle, aucune émanation toxique ne vient asphyxier les occupants. Ils ont amplement le temps d’en sortir sans risque.
Détruit nos forêts : Non
En suisse, 1m3 de bois repousse toute les 3 secondes. Cela représente 10 millions de m3 par année. Seul 5 millions de m3 sont effectivement récoltés par année alors que la Suisse pourrait se permettre de récolter entre 7-8 millions de m3 sans surexploiter nos forêts. De plus, l’économie forestière et l’ensemble de la filière bois emploient plus de 80’000 personnes en Suisse.
Le bois contient beaucoup de carbone qu’il piège lors de son développement. Si le bois provient de l’étranger, les émissions de carbone liées à son transport demeurent très faibles par rapport au bénéfice du carbone piégé dans le bois.
Plus d’entretien : Oui et non
La construction ossature bois en elle-même ne demande pas plus d’entretien qu’une maison en brique. Celui qui souhaite habiller sa maison avec du bardage en bois, devra peindre ou lasurer celle-ci une année après la pose et ensuite tous les 5 à 7 ans.
Cependant de nombreuses solutions sont possibles pour ceux qui ne souhaitent pas entretenir le bois extérieur :
- Laisser vivre le bardage et se patiner seul dans le temps est une solution qui ne remet en cause la durabilité du bois. Il faudra accepter que l’aspect visuel ne soit pas uniforme.
- De nos jours, La plus part des maisons en bois sont crépies. Cette option annule tout besoin d’entretien comme une maison en béton.
- Un bardage en bois brûlé ou pré-grisaillé, sera visuellement stable dans le temps et sans entretien.
Plus cher : Oui et non
Le surcoût d’une maison en bois est estimé entre 10-12% par rapport à une maison dite traditionnelle, que nous préférons qualifier de « conventionnelle ». Ce surcoût sera compensé par une durée de construction raccourcie de quelques mois pour les raisons développées ci-dessus et un gain en m2 lorsque l’isolation est intégrée. L’écart de prix est également notable à en juger l’économie d’énergie que l’on peut réaliser avec une construction bois. Avec une isolation thermique et acoustique de qualité, il est plus facile d’atteindre les exigences Minergie que sur une maison « conventionnelle ». En admettant même un surcoût de 50%, l’impact ne serait que de 6%.
Cependant, il convient de bien comparer les offres sur la construction ossature bois ou conventionnelle, aussi bien en terme de prix que de performances énergétiques sur un projet similaire.
Pour conclure :
Comme les aficionados défendent ce qui est l’objet de leur passion, nous faisons la part belle à notre « protégé ». Cependant, comme souvent, les travailleurs du bois peuvent oublier de parler de quelques inconvénients.
Les « détracteurs » de la maison en bois ont, il faut bien le dire, de plus en plus de mal à convaincre.